À 25 kilomètres au sud de l’endroit où je vis se tient le troisième plus gros festival de musique de France, le Hellfest. Chaque année, celui-ci rassemble plus de 150 000 personnes venues de plus de 70 pays. La jolie petite ville de Clisson, avec son architecture de style Renaissance et son statut de limite méridionale historique du duché de Bretagne, constitue un décor peu attendu pour recevoir le plus gros rassemblement d’Europe de « métalleux » et autres amateurs de « musiques extrêmes ». Malgré la réticence initiale des habitants lors de son lancement en 2006, l’événement est désormais accueilli à bras ouverts et entraîne des retombées économiques non négligeables pour la petite commune. C’est cette apparente disparité entre le décor bucolique du festival – une architecture classique dans une campagne où domine la vigne – et le style de musique proposé qui a d’abord retenu mon attention.
Habituellement accaparé par la période des mariages quand le festival est programmé, j’ai finalement réussi à me libérer le temps d’un week-end en juin dernier, pour effectuer ainsi mon premier « pèlerinage » au cœur de cet événement exceptionnel. L’expérience a été fascinante pour le non-initié que j’étais ; j’y ai notamment découvert une ambiance on ne peut plus chaleureuse et bon enfant. On m’avait mis en garde : victime de son succès, le festival aurait perdu un peu de son authenticité originelle. Il est vrai que la prolifération des déguisements et de certains commerçants sur le site conférait parfois à l’événement des airs de parc à thème. Cela dit, après avoir parlé à des festivaliers réguliers, il en est ressorti que le Hellfest demeurait pour eux un rendez-vous incontournable, l’occasion de se lâcher, de ne pas mettre les mêmes vêtements que d’habitude et d’enfiler la tenue de circonstance. Mais avant tout, il s’agit pour eux de se retrouver avec ceux qui partagent les mêmes goûts musicaux et valeurs dans l’existence. La programmation reste haut de gamme d’année en année, avec par exemple le groupe Scorpions en 2015, et Black Sabbath cette saison.
Voici donc quelques-unes de mes impressions visuelles d’un dimanche particulièrement chaud l’an dernier. J’ai hâte d’y retourner dès que l’occasion s’en présentera à nouveau.