Fondée il y a plus de 175 ans, la régate royale de Henley reste un incontournable des événements sociaux traditionnels de l’été anglais, avec le Chelsea Flower Show, Glyndebourne, Royal Ascot et Wimbledon.
C’est au début des années 90, alors que je démarrais ma carrière de photographe, que j’ai pu vivre ma première expérience de ce mélange unique de compétition sportive et d’événement mondain. Et je suis immédiatement tombé sous le charme visuel de son potentiel en termes « d’observation des gens ». J’avais l’impression de marcher dans les pas de photographes tels que Tony Ray-Jones et David Hurn, grands chroniqueurs de l’excentricité britannique sous toutes ses formes, avec une bonne dose d’humour. Je crois que le code vestimentaire de l’événement, et les chapeaux en particulier, y sont pour beaucoup dans l’intérêt photographique du sujet – ils fournissent en effet une certaine structure aux photos, et y apportent un côté formel, cérémonieux.
La régate a beau être une activité sérieuse attirant des rameurs de haut-rang du monde entier, y compris des athlètes olympiques, ceux qui m’intéressent sont les spectateurs, et surtout ceux qui viennent ici pour « être vus ». Dans ce cadre raffiné et pittoresque, sur les rives de la Tamise, chacun oublie les guerres et les problèmes du quotidien ; ici, la classe moyenne et la grande bourgeoisie n’ont d’autre préoccupation que de s’adonner aux plaisirs de l’habillement, de la table, et de s’amuser autant que possible.
J’y suis retourné l’été dernier pour la première fois depuis vingt ans. De nouveau, j’ai replongé dans un cadre où le temps semble s’être figé, le rituel et la cérémonie de l’événement préservant l’impression extérieure d’un mode de vie à l’anglaise qui n’aura jamais de fin.
Voici d’abord une sélection des photos que j’ai prises il y a vingt ans. Puis, plus bas, celles datant de l’été dernier.
Ci-dessous, les images que j’ai prises le 4 juillet 2015. Malgré l’emploi d’un appareil numérique, j’ai choisi de prendre mes photos en noir et blanc afin de montrer combien l’atmosphère générale avait peu changé dans ces vingt années d’intervalle.
